Un peu d'histoire

On ne peut parler de l'Ermitage sans le placer au cœur de l'histoire de Vieille-Brioude, dont les premières traces remontent à l'antiquité ; des années d'histoires vous contemplent, vous qui envisagez de venir  pour une nuit profiter des énergies  immémoriales de ces lieux.

"Vieille-Brioude ainsi entourée de vastes forêts était un de ces lieux sacrés où les druides aimaient à célébrer leurs cérémonies religieuses. Le site convenait admirablement aux mystères et aux sacrifices de nos aïeux idolâtres. Sa situation toute particulière ne laisse aucun doute à sa destination religieuse et sacrée: qu'on se figure en effet au milieu des forêts qui l'entouraient un immense rocher taillé à pic de trois côtés , et formant un gigantesque navire dont les flancs étaient baignés par le Cerou et l'Allier, dont la proue, en forme d'éperons avançait jusqu'au confluant intérieur de ses deux cours d'eau, et dont la poupe s'étendait , au nord, jusqu’à un lac voisin, aujourd’hui asséché. C'est là sur ce vaste promontoire de rochers qui figure si bien, de loin, un immense navire au repos, c'est là que les druides avaient établi, durant l'époque celtique, le centre régional de leur culte"

Au temps de la domination romaine, Vieille-Brioude était traversée par la voie romaine qui  connectée à la via bolena reliait Clermont et Saint Paulien. Un pont à plusieurs arches dont il reste encore un pilier au milieu de la rivière reliait les deux rives. Ce pont que l'on attribue à Jules César, était commandé par une forteresse ou château fort, appelé castrum victoriacum qui laissât une trace dans l'histoire et dont on peut penser qu'elle fut au même endroit où se dresse maintenant l'Ermitage.
C'est dans ce castrum  (et non pas à Vitry le Brulé) qu'une page de l'histoire des francs s'est écrite selon Grégoire de Tours, Thierry un des fils de Clovis avait hérité de l'Arvernie qu'il avait conquise pour son père, mais qui lui était disputée par un parent nommé Munderic. Ce dernier se retrancha dans un château fort appelé Castrum Victoriacum, où il se fortifia et recruta de nombreux fidèles.
Thierry fit marcher une armée pour le punir, mais Munderic se réfugia dans les murs et tint 7 jours entiers. Ainsi Thierry fit entrer un de ses officiers nommé Arégésile qui promit trompeusement qu'il ne serait pas fait de mal à Munderic et les siens s'il se soumettait.  Munderic sortit et se présenta à Thierry alors qu'Arégésile lança l'ordre de le tuer, mais avant que ses hommes n'aient pu le mettre à mort Munderic réussit à tuer Arégésile pour sa traitrise, ainsi qu'un grand nombre de soldats. Il n'a pas pu toutefois s'en prendre à Thierry et fut finalement tué.

Au fil des siècles, le castrum victoricum fut détruit par les sarrasins et autres burgondes et reconstruit plusieurs fois, et fit face à bien d'autres attaques que l'histoire n'a pas retenues; avant de perdre son statut de forteresse et de n'être plus qu'un château fort des Dauphins d'Auvergne.
En 825 Louis le débonnaire donna le comté de Brioude au compte Bérenger, qui fit reconstruire la basilique et y établit un chapitre de 35 chanoines, et un autre de 20 dans une église réédifiée dans un lieu nommé castrum victoriacum ! Ainsi déjà la terre de l'Ermitage fut occupée par des religieux.

Louis V le fainéant dernier des carolingiens

Alors que les capétiens étaient déjà les maitres de la France sans en avoir la couronne ; la dynastie des Carolingiens touchait à sa fin car Lothaire  fils de Charlemagne était à 4 ans du tombeau, et son fils Louis V ne tarda pas à disparaitre, les derniers soubresauts de cette dynastie furent un des faits notables de Vieille- Brioude:

En 982 un mariage royal eu lieu : Les préparatifs de la cérémonie sont d’une extrême importance. Tous les grands du Royaume y sont invités tandis que des convois de chariots y acheminent d’abondantes et indispensables victuailles.
Insignes royaux en tête du convoi, accompagnés de nombreux chevaliers, le roi, son épouse Emme et son fils se dirigent vers l’Auvergne où les convois arrivent après un voyage de plusieurs jours.
Le mariage a lieu au château de Vieille-Brioude. Adélaïde issue de la maison d'Anjou âgée de 40 ans , reçoit tout ce beau monde dans des honneurs les plus raffinés et dans les plus grands fastes. Au jour décidé on procède au mariage.
Adélaïde y est couronnée reine d’Aquitaine par Bégue évêque de Clermont, par son frère Guy d’Anjou évêque du Puy et l’archevêque de Bourges ; puis prend place aux côtés de Louis âgé d’à peine 15 ans sur le trône spécialement dressé.
Les nouveaux mariés s’installent dans le château-fort de Vieille-Brioude qui devient une résidence royale.
Leur mariage battit de l'aile assez rapidement et à peine 2 ans après leur installation Lothaire vint chercher lui-même son fils face à sa banqueroute (il n'avait plus de quoi entretenir ses gens et lui-même) alors qu’Adélaïde divorçait et se remariait avec Guillaume premier.
Louis mourut un an après son père d'une chute de cheval au cours d'une chasse; à 20 ans , il ne régna qu'un an , d’où son titre de Louis V le fainéant ( fait nihil, qui ne fit rien ) du fait de la brièveté de son règne  il n'eut pas le temps de faire de grande chose, bien qu'il ne fut pas incapable.

 

Donation les deux églises de Vielle Brioude à l'abbaye de Pebrac, nous n'avons aucun détail sur l'église primitive deuxième lieu il est cependant certain qu'il y avait dans l'enceinte du fort victoriac  qu'une église ou oratoire datant des premiers temps de l'introduction du christianisme dans le comté de Brioude.

Les deux églises actuelles de Vieille-Brioude n'ayant été construite qu’au Xe et XIe siècles ne peuvent avoir été cet oratoire primitif, à moins qu'il n'ait été agrandi plus tard par le chanoine de la fondation Béranger de façon à devenir une des deux églises actuelles.
C'est cet oratoire primitif qui fut donc évoqué  par Grégoire de Tours au sujet de Saint-Julien dans le livre intitulé "de gloria martyr"  traite de l'histoire des reliques de Saint Julien de Brioude. Quoi qu’il en soit les deux églises actuelles ne remontent pas au-delà du Xe siècle elles paraissent avoir été dirigées dans leur construction par les chanoines établis là après qu'elles aient été détruites par les normands; elles durent être rétablies aussitôt après l'invasion, ce qui expliquerait les fondations plus anciennes que nous avons découvertes au cours de  fouilles dans l'une des églises dédiée à Saint Vincent, indiquant visiblement que cette église aurait été bâtie sur les ruines d'une autre.

Vielle-Brioude et son prieuré de chanoine régulier de saint Augustin

La donation des deux églises de Saint-Vincent et de Notre-Dame de Vieille-Brioude faite aux bienheureux Pierre Chavanon premier abbé des fondateurs de Pébrac, sous l'égide de l'ordre des chanoines de saint Augustin, l'église de Saint-Vincent devient un prieuré , qui fut si prospère  qu'il aurait été pendant quelque temps le siège de l'abbaye à la place de Pébrac .

Au fil du temps les congrégations se succédèrent, menant une vie séculaire, bénéficiant des terres attachées au prieuré et notamment en produisant du vin ...

 

Il existe un inventaire fait en 1730 concernant les caves du prieuré qui se tenaient où se tient l'Ermitage actuel et qui est assez édifiant ! Comptant une capacité totale de 25500 litres de vin !!! Voici une cave bien fournie, les bons 6 bons religieux qui occupaient les lieux à ce
moment-là ne risquaient pas de mourir de soif ...  Mais il parait qu’ils ne gardaient pas tout pour eux !

Avec la révolution et le concordat le prieuré et l'église deviennent simple paroisse, avec un seul abbé ! L'église reste telle quelle et l'habitat des moines deviendra le presbytère qui accueille aujourd’hui votre maison d’hôtes.